1. |
Personne
03:46
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ANDRE LAUDE (1936~1995)
Je m’appelle personne
Je n’ai pas de nom. Je m’appelle Personne.
Les riches ont l’or,
mes maigres mains creusent le rio.
Mes maigres mains creusent un sillon de mort.
J’ai enterré tant d’enfants que ma mémoire
est une encre sauvage.
Je n’ai plus de mains. Je n’ai plus d’âge.
J’ai la sagesse des grands arbres brisés par les Américains.
Je suis un Peau-Rouge. Jamais je ne marcherai
dans une file indienne.
J’ai très mal au cœur, au sexe, aux entrailles.
Je prie. Je suis Sioux.
Je prie. Je crois à la revanche.
Je suis celui qu’on ne peut pas tuer au cœur de la bataille.
ANDRE LAUDE (1936~1995)
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2. |
Dans les bras morts
03:39
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J'ai vu les signaux
Senti le vent tourner
Les lignes de ta main
Tout à coup s'effacer.
Une corde attend
On ne dit pas son nom
J'entends la voix des suicidés
De par derrière les arbres.
Sont échoués sur les rives
La mémoire des sans noms,
Un cormoran me parle
Des trépassés du méandre.
Une corde attend
On ne dit pas son nom
J'entends les ressuscitées
Qui chahutent derrière les arbres.
Une doléance douce me conduit
Dans tes bras
Encore et toujours
Encore et toujours
La nuit s'ouvre comme un corps t'invite
Dans tes bras morts.
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3. |
Ammonite
04:34
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Ammonite...
Dévoile moi ton secret... Ammonite
Ton secret le plus cher.
Laisse le voile tomber de toi
De sur ta langueur ténébreuse
Laisse le voile tomber sur moi
Sur ma torpeur silencieuse.
J'ai laissé mon cœur inerte, giser dans la pierre.
Fossile moi aussi tu vois, dans le creuset calcaire.
Ammonite (phalloïde)
Dévoile moi ton secret … Ammonite
Ammonite (phalloïde)
Ton secret le plus lourd ? Je crois que c'est moi !
Moi je croyais cette affaire finie
Sous les limbes de l'éternité
Avoir enfin trouvé la paix
En ma cage sédimentaire.
Dans ma prison néolithique
Love dans l'argile, tu m'aura enfoui
Jamais assagie Ammonite, jamais assouvie Ammonite...
Ammonite (phalloïde)
Dévoile moi ton secret Ammonite
Ammonite (phalloïde)
Ton secret le plus lourd ? Je crois que c'est moi !
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4. |
Monoxyle
05:13
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Monoxyle,
Je remonte à fleur d'eau
Sur le cours de ta peau
De l'ère primaire.
Monoxyle,
Je souffle et tu ris
Je me glisse sur ton lit
L'air secondaire.
Monoxyle,
Je surgit du fond des temps,
Je rêve de flotter sur tes eaux.
Monoxyle,
Je ne suis que fossile
Sur ton corps peu docile
Domaine tertiaire.
Monoxyle,
Quelques milliers d'années
A vivre tel un damné
Sous la terre.
Monoxyle,
Je surgit du fond des temps,
Je rêve de flotter sur tes eaux.
Monoxyle,
Ressortir de l'abime
J'ai flotté sur ta cime
Sur ta terre.
Monoxyle,
Je respire et m'oxyde
De tout cet air fétide
Sur la sphère.
Monoxyle,
Je surgit du fond des temps,
Et de rêve de flotter depuis trop longtemps.
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5. |
Comme un astre
03:37
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Sous l'eau se meurt nos os pliés,
sous l'eau je plonge en ton lit.
L'amère amène l'éphémère,
c'est de l'eau de vie, nos os sans vie.
Mais déjà tu t'éloignes,
comme un astre de ma terre dévastée,
Mais déjà tu t'éloignes,
c'est tout l'art du désastre, de finir sans lueurs.
On arrache du fond de l'envie,
pour ne plus faire racine en un lit.
Je fais frémir ta matière,
bouillir dans nos artères, tout ce peu en lumières.
Mais déjà tu t'éloignes,
comme un astre de ma terre dévastée,
Mais déjà tu t'éloignes,
c'est tout l'art du désastre, de finir sans lueurs.
En un cercle primaire
Nous danserons,
A des années lumières
Nous danserons encore, encore...
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6. |
Matière noire
02:47
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J'ai des humeurs tortionnaire
A courber la voûte céleste
Je divague et je navigue
A travers ton ombre tutélaire.
Je suis la matière noire
Je me hisse entre tes seins,
Je suis la matière noire
Je me glisse entre tes reins.
Je suis le monde qui tremble
Un battement de cils,
Des lueurs intérieures
Des vagues d'ondes sismiques.
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7. |
Amazone
05:01
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Sur les rives de la mer noire
Une légende
De Scythes et de Sarmates
Un récit
D'amazones sur le cœur.
Un arc se tend
Je prend la flèche en mon flanc
Pour rendre le déshonneur.
J'entends le sistre
Il n'y aura plus de demain
Juste Chimère qui revient
Mutilé par la nuit triste.
Sur les bords du Maragnon
J'étais riche comme colon
Dans l'exil pour une île
Conquis par un air subtil.
Ton front farouche sur ma bouche aride.
Je ne serai une ombre apatride
En ta courbe se jette le matin
Un destin scellé de ta main.
Sur les rives de la mer noire
Une légende
Scythes et Sarmates
Une épopée,
Une amazone m'eut éperonné
Sur le bord de ses lèvres,
Je fus tué d'un coup net.
Vidé au pied de son armure fêlée,
Je serai dépouille parmi les fouilles.
Du temps où nos peaux furent mêlées
Me reste une pointe entre les côtes.
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Monoxyle Nevers, France
Le duo de Monoxyle vous embarque sur une pirogue primitive : une pirogue monoxyle...guitares et basse saturées, boite à rythmes épurée, sur des influences fleurtant tantôt sur le versant psychédélique tantôt sur le versant pop noise. Les textes sont bruts, le chant habité et les mélodies primaires portent une sorte de poésie binaire... ... more
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